Un retour en bilan et toi t'as fait quoi ?

Il y a des soirs comme ça où sonne l'heure du bilan. Pas parce que c'est le réveillon ou que tu prends quarante ans, ces bilans là sont éthyliques et par définition, soit trop empathiques, soit trop assassins.
Non, le bilan comme ça, de la nana qui arrive en juin et qui se demande ce qui s'est passé cette année.

Oui je sais, je fais encore parti de cette frange douteuse de la population qui croit qu'un agenda va de septembre à juin et que juillet/août, y a pas boulot - pisque y a pas école.
Que voulez-vous je suis restée bloquée à l'âge de douze ans au grand damne de ceux qui ont tenté de me faire conduire ou tout autre truc requérant la majorité.

Déjà pourquoi j'ai rien écrit depuis tout ce temps ? Voilà une question qu'elle est bonne. Je pourrais vous dire que j'étais agent infiltré dans une école maternelle à problème de délinquance. En préparation d'un marathon à travers la lande bretonne afin d'améliorer mon tonus fessier. Ou encore en retraite spirituelle dans un monastère moldave afin d'éveiller (enfin) ma conscience.
Mais point du tout mes amis.
Rien de tout ça.
Ou alors un peu de tout mais ailleurs et pas de cette manière.

Bref, il faut se poser les bonnes questions.
Étant une femme, (oui je sais jusqu'ici on avait des doutes rapport à mon amour pour les poings dans la tronche et le gin, mais vu que le féminisme est passé par là, ainsi qu'un enfant par mon vagin, tout de suite ça lève quelques doutes) une femme active et tonique donc (comme le gin) j'ai eu des velléités de plein de choses.

De nouveau boulot déjà. Bon ça par exemple, c'était pas malin.
Tu rêves d'indépendance, le boulot c'est l'aliénation. Je bossais avec une copine, c'est l'enfer, tu
t'aimes alors tu veux pas faire du mal alors tu dis pas que ça va mal alors bilan c'est l'enfer. L'enfer quoi.
Je l'ai dit déjà ?
Moralité TOUJOURS bosser avec des gens que tu blaires pas AVANT c'est beaucoup plus simple de se détester après. Ça peut marcher pareil avec le couple faudra que j essaye. Tu sors avec un mec que tu peux pas encadrer au moins t'es pas déçue. (Réflexion faite j'ai déjà dû faire)

Aussi des velléités de reprise en main de ton corps.
Ah. ah. Ah. ah.
La vie est cruelle.
Que celui qui n'a jamais arrêté sa bonne résolution sportive à l'achat d'une tenue décathlon me jette la première brassière Quechua.
Bon, personne n'en parle, y a un gros tabou, mais le sport c'est fatiguant.
C'est un point qu'il faut avoir le courage de soulever (oui je sais je suis une femme de nobles
combats).
Et surtout faut trouver le temps. Parce que quand le choix devient :
est-ce que je laisse le mouflet se laver dans les rognures d'ongles de son père dans la baignoire en suçotant un bretzel pour son dîner OU est ce que je vais à mon cours de pilates ? Ça devient un peu encombrant comme résolution.

J'ai eu aussi des velléités de communication avec mon prochain. Je dois préciser à nos nouveaux lecteurs que j'habite à Paris.
Il y a un silence gêné je le sens bien, pas la peine de pouffer dans vos cols hein! Je vous ai déjà dit plus haut que j'étais une femme de combat. Même les plus fous.
Alors bilan : la maîtresse de mouflet dit bonjour. Bon d'accord, de dos, les cheveux devant le visage et parce que je répète trois fois, mais quand même c'est la progression qui compte (comment ça, comment je sais qu'elle a les cheveux devant le visage vu qu'elle est de dos ? Non mais dit, c'est qui qui raconte ? Bon.)
on peut considérer que c'est un mieux.
Est-ce que les mamans à serres-têtes de mon légendaire quartier (souvenez-vous, le cœur pur et les idées droite, une crèche/une église/un square, communément appelé "le pays où le mocassin à gland est encore ton ami") ces mamans me saluent-elles d'un spontané et chaleureux : "bonjour ? On brunch dimanche ?"
Vous en demandez trop. Mais après m'être tapée les huit sorties scolaires de l'année et m'être proposée pour animer la kermesse
(nan jdeconne mon mari m'a retenue, je ne sais pas pourquoi mais il avait un doute sur notre "adéquation" rapport au sens de la fête) je dois bien reconnaître que j'ai droit à être saluée, c'est dire comme tout est possible à force de persévérance.
Ou alors tout ça n'est dû qu'au fait que je me suis enfin décidée à me laver les cheveux pour déposer mouflet à l'école et, ça, je sens bien qu'elles m'en sont reconnaissantes.

Enfin, voyez, chaque jour est un combat pour qui se donne la peine de s'embrouiller un peu.
Ou voulais-je en venir ? Mais avais-je simplement l'intention d'aller quelque part en commençant ce billet rien n'est moins sur ....

Ah si ! Je voulais tirer le bilan (ça se tire un bilan non ?) de mes amitiés de quartier et je dois reconnaître qu'il y en a des chouettes. On a eu des coups durs ces derniers temps avec notre petite bande de copains rencontrés sur les bancs de l'école et ils ont été d'un grand secours. Alors ils ont pas de serre tête mais ils ont du cœur et ça, y a pas que dans la morale des contes pour gamin que ça a du sens. Tu vois c'est malin maintenant on chiale ! Et je te tutoie du coup ! C'est fou comme ça rapproche.
Promis je vais me reprendre, y a peut-être des parisiens qui me lisent faudrait pas qu'ils soient choqués par tant de proximité d'un seul coup, vous savez ça peut leur faire des traumatismes.

J'ai eu aussi des velléités artistiques cette année, voilà, comme ça, paf.
Soyons fou, soyons créatifs.
C'est teeellllement rafraîchissant!
Bon bah là aussi le bilan est pas glorieux.
Je sais pas si vous avez déjà imaginé un mélange entre Frank Dubosc et Diams en train de jouer la tragédie, bah ça donne à peu près moi qui joue Phèdre, quelques pets de main savamment placés en plus.
Enfin voilà. J'ai aussi écrit de la poésie, ma mère a pleuré.
Ça lui a, au moins, fait un point commun avec mon éditeur. Sauf qu'elle après, elle a pas mis les feuilles dans une broyeuse.
Je crois bien qu'émotionnellement c'était trop lourd.
Hum.

Sinon j'ai compris ces derniers mois comment récurer une poêle au bicarbonate de soude donc on peut pas vraiment dire que l'année fut vaine.
En plus quand on y pense, pourquoi changer de boulot quand il suffit de changer les meubles du salon de place pour changer d'ambiance ?
Vraiment je vous le demande !
Et pourquoi tonifier son corps quand tout ça, c'est un coup à maigrir ? Parce que t'es bien emmerdée, faut te racheter des fringues et pis ton mec fait la gueule parce que t'as perdu des nichons.
Mau-vais plan.
Et à quoi bon jouer la tragédie quand on a été capable de réécrire l'intégralité de la reine des neiges sur la base de "libérée déliprout, je ne prouterai plus jamais" avec mouflet.
Combinant ainsi à la fois une créativité sans borne, un hymne pour la libération du colon et un pamphlet anti modèle américain. Non vraiment à quoi bon.
Et enfin, pour mon prochain (et le suivant), je me reprendrai cent fois les portes que je me suis prises dans la tronche, pour avoir la chance de pouvoir ouvrir encore celles qui ont donné sur vous, mes amis.

Alors on fait le bilan calmement se remémorant chaque instant (si tu crois avoir reconnu une quelconque référence à un fleuron de la chanson française, tu dois normalement avoir honte toi aussi, et nous épargner à tous une dénonciation collective qui serait aussi embarrassante pour toi que pour moi) bref on finira jamais ce bilan mais c'est pas bien grave, bientôt c'est septembre et un nouvel agenda Spice girls m'attend dans mon cartable....




Commentaires

Articles les plus consultés